1500 hommes pour traquer les enleveurs d’enfants

31 janvier 2015

1500 hommes pour traquer les enleveurs d’enfants

Ils sont innocents, mais la proie d'individus criminels
Ils sont innocents, mais la proie d’individus criminels

Le combat contre le phénomène récurrent d’enlèvement et de mutilation d’enfants à Abidjan voire les autres villes de la Côte d’Ivoire qui suscite la peur et la psychose généralisée dans le pays vient d’être engagé.
En effet les autorités ivoiriennes viennent de mettre sur pied une unité anti-rapts d’enfants composées de 1500 hommes (1000 policiers, 300 gendarmes et 200 militaires) appuyée par des experts de l’Opération des nations des unies basée en Côte d’Ivoire (Onuci).

Ceux-ci ont pour mission de renforcer les patrouilles de jour comme de nuit, dans certains endroits déterminés comme étant des zones hautement criminogènes. Et ensuite, la surveillance accrue des écoles, des forêts, de certains plans d’eau qui ont été révélés comme des points sensibles.
Cinq numéros verts à partir de la Côte d’Ivoire sont mis à la disposition de la population pour dénoncer tout cas suspect. Il s’agit du : 110 ; 111 ; 145 ; 170 ; 116.
Les autorités d’Abidjan demandent également aux populations d’éviter de se faire justice, comme ce fut le cas déjà dans certains quartiers, où des individus ont échappé in extremis au lynchage.

Pour sa part le groupe musical Magic System qui s’est rendu le jeudi 29 janvier au sein des deux établissements primaires qu’il a offert au village d’Anoumabo, à Marcory (Abidjan-sud) a appelé à la vigilance des parents et aussi interpeller les autorités sur cette question cruciale.
Il faut noter qu’à ce jour, ce sont 25 cas d’enlèvement et de découverte de corps sans vie d’enfants, dont l’âge varie entre 3 et 13 ans qui ont été enregistrés par les services de police. Sur cet ensemble, existent 5 cas amputés de certains organes (sexe, tête, yeux…).

Asalfo (2e à partir de la gauche) et ses camarades du groupe Magic System sont allés apporter leur soutien aux écoliers du village d'Anoumabo
Asalfo (Deuxième à partir de la gauche) et ses camarades du groupe Magic System sont allés apporter leur soutien aux écoliers du village d’Anoumabo

Plusieurs groupes de personnes ou d’individus sont mis au banc des accusés dans ces crimes révoltants. Le premier doigt accusateur est porté contre ‘’les brouteurs’’ (arnaqueurs du web) à la recherche de gain facile qui utiliseraient les organes humains sur recommandations de leurs marabouts pour envoûter leurs victimes en lui soutirant de l’argent. L’autre doigt est dirigé contre les hommes politiques qui à l’approche des élections utiliseraient également ces organes amputés, à des fins de sacrifices rituels et de fétichisme.

Ce phénomène qui alimente en ce moment tous les débats dans la capitale économique ivoirienne, voire dans tout le pays créé parfois la psychose et la peur généralisée au sein de la population. En témoigne jeudi dernier des rumeurs d’enlèvement au sein d’un établissement scolaire dans le quartier populaire de Yopougon qui a créé une panique générale, où des parents sont allés retirer de force leurs enfants à l’école.
Signalons qu’à ce jour, trois suspects aux mains de la police criminelle font l’objet d’enquête.

Narcisse Angan

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