Séminaire sur Désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants : L’expérience ivoirienne reconnue comme une référence

16 novembre 2014

Séminaire sur Désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants : L’expérience ivoirienne reconnue comme une référence

 

Fidèle Sarassoro, directeur de l'Addr
Fidèle Sarassoro, directeur de l’Addr

L’expérience de la Côte d’Ivoire dans le cadre du processus de Désarmement, démobilisation et la réintégration (Ddr) post-conflit des ex-combattants qui a court, a été reconnue comme une référence. C’était au terme du séminaire international tenu du 4 au 5 novembre dernier à Abidjan, portant sur le thème: « Désarmement, démobilisation et réintégration des ex-combattants, l’expérience de la Côte d’Ivoire : Bilan, enjeux et perspectives ». Selon le général Lamine Cissé, ex-Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en République centrafricaine, le ratio ex-combattant / arme collectée qui est de 0,65, obtenue par l’Autorité pour le Désarmement, la démobilisation et la réintégration (Addr) en deux années d’action, constitue une performance rarement égalée en Afrique.
Il salué l’innovation de taille apportée par l’Addr dans la conduite dudit processus en incluant le volet « resocialisation ». Qui consiste en une éducation, un suivi psychologique des ex-combattants, en leur inculquant certaines valeurs de la société (le vivre ensemble, le savoir-être…), pour une intégration parfaite au sein de la communauté.

Le directeur de l’Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration (Addr), Fidèle Sarassoro a pour sa part annoncé un effectif de 74 068 (92% d’hommes et 8% de femmes) d’ex-combattants recensés jusqu’à la date du 3 novembre 2014. Il a ajouté que la moitié de cet effectif à plus de 35 ans d’âge et 60% a un faible niveau d’instruction. Avant d’indiquer que ce sont au total 18 261 armes, dont 71% de fusils fonctionnels et 819 192 munitions de petits calibres qui ont été collectées à cette même date. Ce sont plus de 44 000 ex-combattants, soit 60% de l’effectif recensé qui ont été réintégrés jusqu’à ce jour.
Comme perspectives, Fidèle Sarassoro a recommandé la consolidation des acquis de l’Addr, à travers l’élaboration de modes opératoires et de conventions, pour le suivi des activités avec des structures nationales et assurer une pérennité dans le temps.
Le programme Ddr qui s’étend sur la période 2012-2015 a un budget de 92 719 718 846 francs Cfa, dont 53% financés par l’Etat de Côte d’Ivoire, a souligné le premier responsable de l’Addr en Côte d’Ivoire.

Une visite de terrain a eu lieu à Bouaké (au centre du pays), où les partenaires et experts ont pu toucher du doigt les actions menées par l’Addr à l’endroit des ex-combattants déjà bénéficiaires du programme.

Des ex-combattants bénéficiant du programme Ddr
Des ex-combattants bénéficiaires du programme Ddr

Ce processus a contribué à l’instauration d’un climat de paix et favorisé la croissance économique
Le ministre Délégué auprès du Président de la République chargé de la défense, Paul Koffi Koffi a relevé que le processus Ddr a contribué à la restauration d’un climat sécuritaire et favoriser la cohésion sociale, la réconciliation, ainsi que la croissance économique en Côte d’Ivoire.
Selon lui, le rapport semestriel d’exécution de la surveillance multilatérale 2013 de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) indique que l’activité économique en Côte d’Ivoire a enregistré un taux de croissance de 9,8%, après un repli de 4,7% en 2011, due essentiellement au retour de la sécurité sur l’ensemble du territoire et à la relance des investissements.

La Représente spéciale du Secrétaire Général de l’Organisation des nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci), Aïchatou Mindaoudou a traduit l’engagement de l’organisation aux côtés de l’Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion (Addr). Elle a souhaité des efforts financiers à l’endroit de l’Addr pour tenir l’échéance du 15 juin 2015.

Relevant que le processus Ddr revêt une dimension politique, militaire, sécuritaire, humanitaire et socio-économique, il a donné l’assurance aux différents partenaires du prix qu’attache le gouvernement au plus haut niveau.
Il a évoqué la nécessité d’un relais du Ddr aux structures étatiques compétentes en matière de formation et d’emploi, en renforçant au besoin leurs capacités. Une planification inclusive de la stratégie de sortie.

Cérémonie de remise symbolique de Kits aux ex-combattants ayant déposés les armes et encasernés
Cérémonie de remise symbolique de Kits aux ex-combattants ayant déposés les armes et encasernés

Perspectives et suggestions
Comme suggestions, plusieurs experts et praticiens ont recommandé un travail en harmonie entre les Etats en cas de nécessité, dans la conduite des programmes Ddr, pour tenir compte du retour et du traitement des exilés etc., surtout que des conflits ont une dimension transfrontalière.
Ils ont également souhaité que telles rencontres d’échanges, d’information et de partage d’expériences sur le Ddr se multiplient tirer des enseignements, adopter les meilleures modèles, corriger et combler respectivement les éventuelles erreurs et insuffisances. Non sans appeler à la consolidation de certains acquis pour entrevoir de meilleures perspectives.

Organisé par l’Addr en étroite collaboration avec l’Organisation des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) et le Programme des nations unies pour le développement (Pnud), cette encontre internationale qui a enregistré plusieurs participants venus d’Afrique, d’Europe et d’Amérique a été une plate-forme d’échanges, de partage et d’enrichissement de l’expérience ivoirienne, en matière de Ddr.

Narcisse Angan

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